Geneviève Verbrugge Ancienne chargée de mission au service des affaires internationales du ministère de l’Écologie et du Développement durable sur Serge Antoine

Journée d’hommage à Serge Antoine le 4 octobre 2006

Serge Antoine œuvrait pour promouvoir la citoyenneté à tous les niveaux : local, national, européen et planétaire.
J’ai eu le plaisir de travailler avec lui au sein de la mission environnement-développement, tant sur le volet européen que planétaire.
Au niveau européen
L’Année européenne de l’environnement en 1988, dont le comité français était présidé par Simone Veil et dont j’assurai le secrétariat en France, était hébergé par Serge Antoine.
C’est grâce à sa bonne connaissance des régions et des milieux associatifs que l’Année européenne a notamment permis pour la première fois de labelliser en France plus de 800 projets, portés par des collectivités et des associations et d’assurer des financements français et européens pour environ la moitié. Elle a permis également de mettre en place au niveau européen des actions souvent initiées en France, telles que le Pavillon bleu d’Europe. C’est ce comité qui, sous son impulsion et avec Simone Veil, devint le Comité français pour l’environnement puis en 1994 le Comité 21 en fusionnant avec deux autres associations.
Au niveau international
Serge Antoine voyait l’importance de la mobilisation des réseaux associatifs au plan international.
C’est ainsi qu’en 1984, la première réunion internationale entre associations d’environnement et de développement a été organisée à Nairobi avec le soutien du ministère, réunion à laquelle participait Huguette Bouchardeau. Ce mouvement a grandi et, en 1991, la France a accueilli à La Villette près de 1 000 représentants d’associations du Nord et du Sud qui ont lancé un appel de Paris, dit Ya Wananchi, qui leur a permis d’aller à la conférence de Rio avec une plateforme commune.
Dans le domaine de la coopération nord-sud, en 1985 nous avons créé le programme Solidarité-Eau, avec l’aide du GRET et de Jean-Claude Oppeneau. Ce programme visait à faire financer des projets mis en œuvre par des ONG dans les pays du Sud par les collectivités locales sur la base d’un centime par mètre cube d’eau. Le Syndicat des eaux d’Île-de-France, présidé par André Santini, fut l’un des premiers à y participer. Cette approche était visionnaire car, vingt ans plus tard, la loi Oudin, relative à la coopération internationale des collectivités territoriales et des agences de l’eau dans les domaines de l’alimentation en eau et de l’assainissement, a été votée le 27 janvier 2005. Celle-ci permet aux communes et aux établissements publics de coopération intercommunale de financer, sur le budget des services publics de l’eau et de l’assainissement, des actions de coopération décentralisée, d’aide d’urgence ou de solidarité dans les domaines de l’eau et de l’assainissement.

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